Chronique : Les exportations chinoises soulagent peu le marché plombé tendu
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LONDRES, 10 novembre (Reuters) – La Chine a exporté 15 545 tonnes de plomb raffiné en septembre, le chiffre mensuel le plus élevé depuis 2007. Le pays est devenu un exportateur net important pour la première fois depuis 2018.
Cette poussée des exportations était largement attendue. La Chine est restée assise sur des stocks de plomb historiquement élevés, tandis que l’offre dans le reste du monde a été très limitée.
Le contrat principal de la London Metal Exchange (LME) a connu des turbulences extrêmes dans le temps, la prime en espèces atteignant 218,50 $ la tonne à un moment donné en août, la plus large depuis 1990.
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Un flux de métal motivé par l’arbitrage en provenance d’une Chine surapprovisionnée est la solution évidente pour rééquilibrer le marché mondial actuellement polarisé.
Cependant, par rapport à la quantité de plomb en Chine, les volumes d’exportation sont inférieurs à ce que l’on aurait pu prévoir et certainement jusqu’à présent insuffisants pour recharger une chaîne d’approvisionnement épuisée partout ailleurs.
OUVERTURE DES ROBINETS D’EXPORTATION…
La Chine a exporté au total 20 000 tonnes de plomb en août et septembre après une période d’activité commerciale minimale dans les deux sens.
La majeure partie de ce tonnage a été acheminée vers Taïwan (11 262 tonnes), la Corée du Sud (5 718 tonnes), le Vietnam (1 987 tonnes) et la Thaïlande (719 tonnes).
Les deux premières destinations abritent des entrepôts LME et il convient de noter que le port sud-coréen de Busan et le port taïwanais de Kaohsiung ont enregistré des entrées de plomb – 6 425 et 2 925 tonnes respectivement – au cours de la fenêtre de livraison à date d’octobre.
En l’absence d’entrepôts LME au Vietnam ou en Thaïlande, il est clair qu’une partie des exportations a été absorbée par la chaîne d’approvisionnement physique en Asie.
Cependant, d’autres parties de la chaîne d’approvisionnement mondiale ont encore faim.
Les acheteurs physiques du Midwest des États-Unis paient des primes historiquement élevées comprises entre 15 et 19 cents la livre (330 à 420 $ US la tonne) par rapport au prix au comptant du LME pour obtenir du métal. En supposant qu’ils puissent en trouver. Fastmarkets, qui évalue les primes, note que la caractéristique déterminante du marché local est l’absence d’avance au comptant.
Les actions du LME ont obtenu un coup de pouce des warrants d’octobre en Corée du Sud et à Taïwan, mais l’afflux a depuis ralenti à un filet et à 53 900 tonnes, le chiffre global est en train de reculer vers le creux pluriannuel du mois dernier de 48 175 tonnes alors que le métal quitte les sites européens.
Les écarts de temps LME se sont calmés depuis la folie d’août, mais la prime en espèces est toujours là, évaluée à 19 $ à la clôture de mardi.
…MAIS LENTEMENT
Rien de tout cela ne suggère que les flux d’exportation de la Chine se sont encore accélérés au point d’avoir un impact tangible sur le marché mondial.
Les niveaux de stocks locaux non plus. Le stock de plomb enregistré auprès du Shanghai Futures Exchange (ShFE) a chuté de 39 125 tonnes par rapport à son record de la mi-septembre de 205 898 tonnes. Mais les stocks de 166 773 tonnes sont toujours trois fois supérieurs à ceux du système mondial d’entrepôts de la LME.
Le principal obstacle à un rééquilibrage plus rapide de l’excédent chinois avec le déficit du reste du monde reste le marché des conteneurs maritimes, où les prix sont toujours élevés et les ports engorgés, notamment américains.
Cela limite à la fois les volumes d’exportation et empêche ce qui part d’atteindre les régions qui ont le plus besoin de plus de plomb.
MARCHÉ PLUS FERMÉ QUE PRÉVU
Les marchés du LME et du physique semblent devoir rester tendus pendant un certain temps encore.
Le retour éventuel de la fonderie de Stolberg en Allemagne après les dommages causés par les inondations aidera les acheteurs européens, mais le paysage mondial du plomb semble beaucoup plus équilibré qu’on ne le pensait auparavant.
L’International Lead and Zinc Group (ILZSG) a apporté d’importantes révisions à ses prévisions lors de sa réunion d’octobre. En avril, il s’attendait à des excédents d’approvisionnement mondial en plomb de 172 000 tonnes et 96 000 tonnes cette année et l’année prochaine. Les dernières prévisions font état d’un excédent beaucoup plus modeste de 27 000 et 24 000 tonnes respectivement.
La croissance de la demande de cette année a été révisée en forte hausse de 3,9% à 5,5%, témoignant de la vigueur de la reprise dans le secteur automobile, qui est le plus gros client du marché du plomb sous forme de batteries plomb-acide.
La demande apparente aux États-Unis devrait rebondir de 9,6% cette année, dépassant les niveaux de 2019, selon l’ILZSG.
Cela permet d’expliquer la crise physique de l’approvisionnement en plomb en dehors de la Chine. Cela suggère également qu’il y a beaucoup moins de mou sur le marché principal que prévu, ce qui signifie que les actions chinoises restent le seul soulagement à court terme pour tout le monde. Le seul problème est que la plupart d’entre eux sont encore en Chine.
Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur, chroniqueur pour Reuters.
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Montage par Mark Potter
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